
1 600 kilomètres séparent certains territoires français de la première université. Pourtant, près de 150 structures labellisées « campus connectés » dessinent une nouvelle carte de l’enseignement supérieur, avec un taux de réussite qui dépasse la moyenne nationale. Ici, les étudiants avancent dans leur formation à distance, mais sans jamais être livrés à eux-mêmes : chaque campus propose un accompagnement solide, sur place, au quotidien.
D’un côté, quelques établissements filtrent l’accès avec des critères précis. De l’autre, certains ouvrent leur porte à tous les bacheliers, sans condition. Ce dispositif fédère aussi bien des jeunes fraîchement sortis du lycée que des adultes reprenant leurs études, le tout dans des territoires souvent éloignés des grandes villes universitaires.
Campus connectés : comprendre les différents formats et ce qu’ils changent pour les étudiants
Le campus connecté s’érige en alternative hybride, là où l’enseignement supérieur oscillait encore entre présence obligatoire et solitude du distanciel. Ces lieux d’études, estampillés par le ministère de l’Enseignement supérieur, sont ancrés dans 87 territoires en France hexagonale et 9 en outre-mer, portés par les collectivités et la Banque des Territoires. Dans une petite ville ou en pleine campagne, chaque structure rassemble en moyenne vingt apprenants : bacheliers, salariés en reconversion, parfois parents, unis par une même volonté, suivre une formation à distance reconnue, tout en restant proches de leur environnement habituel.
Concrètement, chaque étudiant s’inscrit dans un cursus à distance proposé par une université ou un établissement partenaire. BTS, licence, master : le choix s’effectue sans quitter son département. L’accompagnement ne se limite pas à un simple appui administratif. Un tuteur attitré encadre les étudiants, assure un suivi régulier, anime des ateliers collectifs et veille au bon déroulement du parcours. Cette présence humaine réduit fortement la tentation d’abandon : 7 % d’abandons seulement, là où le distanciel classique frôle les 15 %.
La dimension collective transforme l’expérience : espaces de travail partagés, matériel informatique, connexion haut débit et ambiance de groupe favorisent la réussite. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 85 à 90 % des étudiants décrochent leur diplôme. Beaucoup misent également sur des outils numériques adaptés. L’ENT d’Orléans met à disposition des fonctionnalités parfois ignorées, révélées dans « Les outils méconnus de l'ENT Orléans pour optimiser vos études – Alternative Emploi ». L’exemple montre comment la digitalisation, associée à l’accompagnement humain, permet d’accéder à une formation à distance structurée et inclusive, y compris pour celles et ceux que l’éloignement géographique ou social tenait à l’écart de l’université.
Inscription, ressources utiles et premiers pas : tout ce qu’il faut savoir pour rejoindre un campus connecté
Pour intégrer un campus connecté, la démarche d’inscription s’avère accessible, mais chaque étape compte. Accéder à une formation à distance passe par différents canaux : Parcoursup pour les bacheliers, Mon Master pour ceux qui visent le troisième cycle, ou directement via les sites des universités et établissements d’enseignement supérieur. Le choix s’étend à un catalogue de formations à distance : BTS, licences, masters, certifications, DAEU. Dès le premier contact, l’équipe du campus accompagne chaque dossier, attentive aux besoins et projets individuels.
L’arrivée sur le campus se fait souvent sous le regard du tuteur ou du coordinateur, véritable point d’ancrage pour les nouveaux venus. Ce référent guide, explique, présente les règles de fonctionnement et propose un suivi adapté à chacun. L’étudiant découvre son espace de travail, une connexion internet fiable, des ressources pédagogiques en ligne et des ateliers méthodologiques en groupe. Le climat du lieu, à la fois studieux et chaleureux, facilite la création de liens et encourage l’entraide, loin de l’isolement du distanciel pur.
Les profils sont variés, comme en témoignent quelques chiffres-clés : sur 5 000 bénéficiaires, 58 % ont entre 18 et 24 ans, 13 % sont parents, 23 % exercent une activité professionnelle en parallèle, 14 % font face à des problèmes de santé ou soutiennent un proche. Un quart des étudiants n’aurait tout simplement pas poursuivi d’études sans cette alternative. Les expériences de Tara, en licence de psychologie à Paris 8 depuis le campus connecté de Saint-Raphaël, ou d’Alex, étudiant et rugbyman en Ardèche, illustrent la diversité des parcours et la flexibilité du dispositif.
Les principales étapes à anticiper pour rejoindre un campus connecté se résument ainsi :
- Inscription possible via Parcoursup, Mon Master ou les sites des établissements
- Tutorat et accompagnement dès l’arrivée sur le campus
- Un catalogue de formations à distance couvrant de nombreux domaines
- Accès à des espaces de travail adaptés, des ressources numériques et des ateliers méthodologiques pour bien démarrer
Le campus connecté ne promet pas un parcours sans effort. Mais il offre la possibilité d’apprendre, de persévérer et de réussir là où, hier encore, la route semblait barrée. L’enseignement supérieur s’invente de nouveaux accès : à chacun d’emprunter le sien, à son rythme, là où il se sent prêt à avancer.
